Mon projet en dessins animés "Les rêves d'amour fou de Marie-Libellule" est composé d'épisodes de 7 minutes ou de 26 minutes. Dans chaque épisode il y a une chanson.
La première chanson
"Marie
Libellule"
décrit la petite fille amour.
Elle a le cœur plein de libellules. Quand elle entrouvre les yeux
en rêvant, les libellules s'envolent et vont jouer avec un
soleil de nuit. Elles s'envoient ce gros ballon en chantant :
"Marie Libellule" "Marie Libellule"
A l'aurore, des rayons naissent du soleil de nuit. Chaque rêve est une histoire d'amour fou. Avec ces histoires, "Marie Libellule" peut transporter les enfants du fond des mers ou sous terre, jusqu'au ciel, en passant par plein de merveilleux pays dans le monde et même par la lune.
Dans les épisodes de 7
minutes, on voit et on entend les libellules parler avec Marie
Libellule pendant le petit déjeuner sur l'herbe, après le rêve
de la nuit chanté. Elles posent des questions sur la chanson.
Je n'ai écrit que le 1er épisode de 26 minutes car j'ai besoin
de travailler avec le dessinateur, mais tout est dans ma tête.
Donc le 1er épisode se passe à Courchevel, les libellules
perchées sur les ailes d'un grand avion en carton, qui vole
grâce à leurs battements d'ailes, atterrissent à Courchevel
où skie Marie Libellule etc...
En 79, la SFP a réalisé en dessin animé le pilote de "Marie Libellule" (Chanson du 1er épisode). Aussitôt après mon projet a été stoppé (pas de télévision intéressée), mais on a eu la gentillesse de me faire cadeau du pilote. Ceci m'a permis d'aller le présenter au MIP à Cannes en 1981.
Les télévisions étrangères que j'ai pu rencontrer étaient intéressées, car elles recherchent toutes du merveilleux pour les enfants, mais elles désiraient une proposition de coproduction d'une télé française. Hélas en France aucune chaîne n'a de grille qui correspond à mon projet.
Mr Valdemar Bodalo de la télévision populaire d'Angola était très intéressé pour acheter "Marie Libellule". Par la suite touchée par sa gentillesse j'ai écrit "Les diamants d'Angéla"
Au MIP 84, Monsieur
Watanaké NHK Japon était aussi très intéressé. Il a même eu
la gentillesse de me dire (traduit par son assistante Madame
Emiko Rossi) qu'il désirait que je chante en français pour
garder toutes les images et que ce serait sous-titré en
japonais.
Il désirait aussi réaliser la chanson qui se passe au japon
"L'huître
perlière",
chantée par moi et dès que j'aurai fait mon disque il l'aurait
passée dans l'émission "NHK Japon chanson de tout le
monde", mais il me demandait une proposition de coproduction
d'une chaîne française!
Monsieur Sartissov de la télévision d'URSS était aussi intéressé de produire "Youri-Gagarine".
En 1985 lorsque je l'ai revu, il était toujours très motivé
par cette proposition! Mais seule, je ne peux rien.
Monsieur Florian de la télévision de Hongrie, lui a beaucoup
apprécié "Mélodie pour un piano blanc".
La Colombie elle, désirait acheter "Le José
aux papillons"
si pilote.
Pour l'Espagne RTVE Monsieur Arnao est intéressé pour réaliser
"La
corrida miracle".
Il désire lui aussi coproduire avec une maison de dessin animé
ou une chaîne française, mais aucune maison en France ne peut
faire de dessins animés si ceux-ci ne passent pas à la
télévision. Personne ne comprend pourquoi la France ne veut pas
réaliser du merveilleux pour les enfants.
A mes débuts en 1960,
j'habitais Luçon en Vendée et je venais à Paris montrer mes
petites chansons. Comme chantait Brassens, avec mes p'tites
chansons : "j'avais l'air d'un con ma mère". Un jour
fatiguée de ma naïveté, j'ai prouvé que je n'étais pas que
naïve! J'ai gagné dans un procès interne à la Sacem, grâce
à l'avocat Me Schmidt, contre un grand auteur, "le plus grand"
d'après lui. Il voulait la musique sur laquelle j'avais mis un texte, cette
chanson intéressant Monte Carlo pour l'Eurovision (j'avais déjà dû lui
rendre une très belle musique composée par Hugues Auffray pour écrire
un bide). Mais cette fois mon texte était déposé avec la musique à la Sacem.
Voici ce qui était écrit au bas de la lettre du compositeur :
Suite à la lettre du compositeur, j'ai accepté le divorce ne voulant pas
empêcher celui-ci d'avoir sa chance à l'Eurovision. Mais la chanson du
"plus grand" n'ayant pas été sélectionnée pour l'Eurovision
(encore un bide!) fut sur un album de Mireille Mathieu. Mais coïncidence il y
avait sur ce disque une chanson qui rendait mon texte inutilisable. Il restait
une signature à donner à la Sacem. Mais j'ai refusé, d'où procès du 11
janvier 1968, que j'ai gagné, il m'a coûtée les plus belles
années de ma vie sans pouvoir
créer.
J'ai essayé plusieurs fois de faire la paix, je lui ai même dit un jour
"Qu'est ce que ça peut vous faire que je place une chanson à un de vos
artistes puisque vous êtes un des plus grands. Il m'a répondu :"Je suis
le plus grand, je touche plus de droits que Debussy et Ravel". Il n'est
même pas capable d'entendre tomber en son cœur une note de musique sur ses
textes ! La dernière fois que j'ai essayé de faire la paix, comprenant
que c'était impossible, je lui ai montré le premier feuillet de droits Sacem
que j'avais retrouvé, il y avait son nom dessus, car après sur les autres
feuillets, son nom n'apparaissait plus. Alors il m'a dit "Vous voulez me
faire passer pour un salaud (ce n'est pas moi qui ai trouvé ce qualificatif),
allez-y ainsi on parlera de moi".
C'est vrai qu'il a écrit beaucoup de chansons. C'est le plus grand
fabricant de chansons.
Document
Le Point : Combien avez-vous créé de chansons ?
P.D. : Environ 3500.
L.P. : Combien de grands succès ?
P.D. : Je dirais 300
L.P. : Ce qui nous amène au chiffre colossal de 3200 "bides".
P.D. : C'est exactement ainsi qu'il faut compter.
Il a eu la chance d'avoir de très belles adaptations à faire dont sur
une très belle musique de film de Charlot. Et il m'a dit lui même qu'il
recevait je ne sais plus combien de lettres par jour d'auteur (c'était
beaucoup) mais qu'il n'y avait pas souvent une bonne idée. Il n'a pas dit qu'il
n'y avait pas souvent un auteur à aider. C 'est sûr qu'avec tous ses succès
il peut se laisser vivre comme il l'a si bien écrit :
Il faut se laisser
vivre
Dans le froid sous le givre,
Gardant un peu de pain,
Pour le couvert de
ses copains.
J'espère que l'espoir de ce futur cadeau a fait très plaisir à Pascal
Sevran puisqu'il lui a fait chanter dans "la chance aux chansons". Il
a chanté aussi ce petit chef d'œuvre :
J'en ai vu ...
Des savants, des patrons, des pachas,
Pas plus intelligents, finalement que mon chat.
Mais qui est intelligent ?
Télé 7 jours - Avril 1982
J.P. : Y-a-t-il des chanteurs méconnus ?
P.D. : Non, le talent méconnu ça n'existe pas, les média sont trop à la
recherche de talents pour en laisser passer un. Si un chanteur est méconnu
c'est que c'est un "petit" qui manque de force, de volonté, et
d'intelligence. Oui pour réussir dans la chanson, il faut être intelligent.
© Tous droits réservés pour tous pays