Youri Gagarine

Le douze avril soixante et un
Dans l'inoubliable matin,
Sur la plate-forme de l'ascenseur
Juste à trente mètres de hauteur,
Tu hypnotises l'assistance
Dans ta combinaison orange.
Puis tu te glisses en la capsule
Tu t'allonges et récapitules.
Des câbles et des fils métalliques
Sont reliés à des trucs magiques.
D'une voix calme, alors tu dis:
"je vais très bien", et tu souris.

Je t'i-ma-ma-gine
Youri Ga-ga-rine
Tu m'enlu-lu-mines
et m'enlu-lu-lune.

Puis commence le compte à rebours,
C'est le silence aux alentours.
Vingt, dix neuf, dix huit, dix sept, seize ...
Tu ressens ton premier malaise.
Six, cinq, quatre, trois, deux, un, zéro.
Tu vas devenir un héros.
L'horloge du kremlon fait : "chut"
Il est neuf heures sept minutes.
Une explosion ébranle l'air.
Toi, tu t'envoles de la terre,
Puis dans l'espace à folle allure,
Tu vas nous décrocher l'azur.

Je t'i-ma-ma-gine
Youri Ga-ga-rine
Tu m'enlu-lu-mines
et m'enlu-lu-lune.

Attaché à ton siège, tu gis
Dans un engin fou qui vrombit.
Tu atteints alors sept mille mètres
Et tu sens éclater ta tête.
Pour l'étage un, c'est le moment
De tomber en se consumant.
Puis l'étage deux de la fusée
Se met en marche, et médusé
Tu es projeté vers le ciel
A une allure démentielle.
Oui, ton corps pèse cinq cent kilos
Et ça t'écrase même les os.

Je t'i-ma-ma-gine
Youri Ga-ga-rine
Tu m'enlu-lu-mines
et m'enlu-lu-lune.

Quand l'étage deux de la fusée
A neuf heures onze, s'est détaché
Tu vois la terre dans un halo
Et tu t'exclames : "comme c'est beau!".
Tu chantes alors, de tout ton cœur,
Entendant rire dans l'écouteur.
Ton corps, lui, se met à flotter
Tout l'Univers est enchanté.
Les rétro-fusée se déclenchent
Et les yeux pleins de flammes blanches
Tu atterris à Smelovka
Pour sécher les pleurs de Valya.

Je t'i-ma-ma-gine
Youri Ga-ga-rine
Tu m'enlu-lu-mines
et m'enlu-lu-lune.


Paroles et musique de Cécile Caulier

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