La marée bleue

Que tu es belle la marée bleue
Tu vas et viens avec les cieux
Et tu déshabilles les plages
Pour les couvrir de coquillages
Que tu es folle la marée bleue
La lune fait de toi ce qu'elle veut
Et tes poissons sautent sur l'eau
Pour voler avec les oiseaux


Mais que vois-tu venir vers les côtes de France
Battant un pavillon qu'on dit de complaisance
Un monstre au ventre plein de deux cent mille tonnes
De tonnes de pétroles, et voilà qu'on s'étonne!
Pourtant la panne existe, aujourd'hui justement
Elle prend le gouvernail à dix mille de Ouessant
Et battu par les vagues et poussé par le vent
L'affreux monstre ne peut résister au courant
Même les remorqueurs venus sont impuissants
Tandis que les coupables caressent leur argent
Bien sûr notre marine sauve tout l'équipage
Mais des tonnes de mazout vont enliser les plages

Que tu es belle la marée bleue etc...

A un mille de la côte le monstre est éventré
Et il sort de la mer le derrière et le nez
Une odeur qui étrangle arrive jusqu'à la terre
Imprégnant presque tout le nord du Finistère
La marée noire s'étend, couvrant la marée bleue
Je n'en crois pas mon cœur, je n'en crois pas mes yeux
Je vois un oiseau mort et un homme qui pleure
Au clocher de Portsall sonne juste dix heures
Le granit rose et noir, le goémon aussi
Le soleil ne se lève pas ce vendredi
Des bretons par centaines sur les rochers se rendent
En implorant le Dieu de la côte des légendes

Mais où es-tu la marée bleue
Des femmes et des hommes merveilleux
Avec des fourches, et des pelles
Chassent la marée noire et t'appellent
Tu es si pure la marée bleue
Quand tu n'as pas de noir aux yeux
Tes bateaux marchent sur les eaux
En ouvrant le ciel aux oiseaux
En ouvrant le ciel aux oiseaux
En ouvrant le ciel aux oiseaux

Paroles et musique de Cécile Caulier

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